l’Argousier

L’argousier (Hippophae rhamnoides L.) est un arbuste décidu, rustique et dioïque qui appartient à la famille des Éléagnacées. L’argousier se dit sea buckthorn en anglais et Star-bu en chinois et en tibétain). Son nom scientifique, « hyppophae » provient du grec et signifie « hippo » cheval et « phae » brillant. Les Grecs l’utilisaient pour favoriser la prise de poids des chevaux et lustrer leur pelage. En Chine et en Russie, l’argousier est, depuis des siècles, utilisé comme plante médicinale. En Europe, si les baies ont servi de « tonique » dès le Moyen-Âge, leur utilisation médicinale ne s’est imposée que depuis quelques dizaines d’années. Ses fruits, des baies orangées qui s’installent en masses compactes sur les branches, comptent parmi les plus nutritifs et vitaminés de tout le règne végétal. Ils sont consommés depuis des siècles en Europe et en Asie d’où l’arbuste provient. Les fruits, de même que les feuilles et les graines, sont très riches en vitamines C, E, A, B1, B2, F, K et P, en protéines (principalement globuline et albumine), en acides gras saturés (acides palmitique et palmitoléique) et insaturés (acides linolénique et linoléique), en acides aminés, en sucres et en hydrates de carbone. Son activité antioxydante est de 93,6%.

Son activité antioxydante est de 93,6%.

 

La valeur moyenne antioxydante de l’argousier est de 163 000 u mole par 100g mais peut atteindre 400 000 u mole par 100 g pour certains cultivars (3)

L’argousier porte ses premiers fruits vers l’âge de trois ans et atteint sa maturité vers l’âge des 7 à 8 ans et un verger peut durer une trentaine d’années. Un verger mâture produit environ 10 tonnes de fruits, 165 kg de graines et 1,5 tonne de feuilles à l’hectare. On retrouve l’argousier un peu partout au Québec: comme arbuste ornemental, dans les haies brise-vent ou en bordure des routes. Il est cultivé pour ses fruits dans plusieurs provinces canadiennes dont le Québec. Il peut tolérer des températures de -43°C à + 40°C et il est considéré comme résistant à la sécheresse. Il développe rapidement un système racinaire extensif, ce qui en fait une plante idéale pour freiner l’érosion du sol. Il est utilisé fréquemment dans les terrains dégradés pour sa capacité à fixer l’azote atmosphérique et à conserver les autres éléments nutritifs essentiels. Actuellement, l’argousier attire l’attention de nombreux chercheurs à travers le monde, incluant ceux de l’Amérique du Nord, principalement pour ses valeurs nutritives et médicinales. La concentration en vitamine C de ses fruits est 30 fois supérieure à celle de l’orange, 25 fois celle de la fraise et 5 fois celle du kiwi. Leur teneur en vitamine E excède celle du blé, du maïs et de la fève de soja. En Europe et en Asie, on utilise des préparations d’huile d’argousier dans les hôpitaux pour le traitement des brûlures, des plaies de lit et autres complications cutanées. Une dizaine de médicaments ont été conçus à partir des huiles et sont disponibles sous différentes formes (liquide, pastilles, liniments, suppositoires, aérosols, etc.). En usage interne, l’argousier est employé pour le traitement et la prévention des ulcères d’estomac et du duodénum, de l’hyperlipémie du sang, des maux d’yeux, de la gingivite et des maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension artérielle et les maladies coronariennes. En Russie, il est utilisé pour aider à la régénération des tissus après des traitements de radiothérapie. En Europe, on trouve des jus, des gelées, des liqueurs, des bonbons, des tablettes de vitamine C et de la crème glacée à l’argousier. En Chine et en Russie, on retrouve aussi des huiles, des breuvages alcoolisées, du thé, des confitures, des colorants alimentaires ainsi que des shampoings anti-pellicules et contre la perte des cheveux. L’industrie des cosmétiques considère d’ailleurs que les huiles de l’argousier ont des propriétés uniques pour ralentir le vieillissement de la peau. Plusieurs crèmes faciales fabriquées en Europe et en Asie en contiennent. Le potentiel pour les applications cutanées telles que les masques, les lotions pour le corps, les crèmes solaires et les shampoings est considérable. L’industrie des nutraceutiques considère également avec un grand intérêt l’argousier. Le jus de l’argousier peut servir de supplément vitaminé dans les breuvages pour sportifs, les feuilles peuvent être transformées pour en faire des tisanes revigorantes et nutritives, les huiles peuvent entrer dans la composition d’aliments qui aident à prévenir les maladies cardio-vasculaires, etc. » (1)

Les vertus médicinales de l’argousier ont été décrites pour la première fois dans un traité tibétain de médecine classique du VIIIè siècle intitulé rGyud Bzi.

L’industrie de l’argousier a pris son essor en Russie au cours des années 1940, lorsque des scientifiques ont commencé à étudier les substances biologiquement actives contenues dans les fruits, les feuilles et l’écorce. Durant la dernière décennie, des chercheurs du monde entier et, plus récemment, de l’Amérique du nord, ont prêté une attention considérable à l’argousier surtout en raison de ses propriétés nutritionnelles et médicinales. (2)

Plusieurs personnes s’entendent pour dire que le fruit de l’argousier est le fruit le plus complet de la création. L’argousier est considéré comme la prochaine génération de produits phytopharmaceutiques en raison de sa valeur médicinale considérable (2)

Cet arbuste épineux pousse un peu partout en Europe Occidentale, en Asie et en Amérique du Nord. Longtemps ignoré des hommes, il est désormais cultivé pour son aspect décoratif, ses fruits et ses fortes valeurs alimentaires et médicinales. S’il supporte des hivers rigoureux, il a besoin de beaucoup de lumière. Il recherche donc les grands espaces : dunes ou zones peu boisées en moyenne altitude. Il peut atteindre 6 à 8 mètres de haut, mais généralement, il mesure 2 à 4 mètres. Son port est étalé. Ses feuilles, lancéolées, sont vert sombre sur le dessus avec des reflets argentés dessous. Ses rameaux sont étalés et pourvus d’épines. Ses fleurs verdâtres éclosent au début du printemps. Les fruits sont des baies orange qui s’agglutinent autour des branches. Très rustiques, les argousiers sont peu sensibles aux maladies ou aux parasites. Les vertus médicinales de l’argousier ont été reconnues, il y a une centaine d’années même si les argouses sont consommés depuis des siècles en Europe et en Asie. Les médecins tibétains l’utilisent pour soigner les affections cutanées, les troubles digestifs et circulatoires, les affections pulmonaires et les règles douloureuses. Les chercheurs soviétiques, lors de la conquête de l’espace dans les années 1950, se sont de très près intéressés à la plante : les argouses se trouvaient au menu des cosmonautes qui, par ailleurs, s’appliquaient une crème à base d’argousier pour se protéger contre les radiations cosmiques. En Russie, l’argousier est surnommé “l’ananas de Sibérie” autant pour sa richesse en vitamines que pour le goût légèrement acidulé de ses baies. Aujourd’hui, c’est surtout en Amérique du Nord que se poursuivent les études sur les propriétés de ce fruit. Les fruits, de même que les feuilles et les graines, sont très riches en vitamines (C, E, A, F, K, P et du groupe B), en oligo-éléments (azote, phosphore, fer, manganèse, bore, calcium…), en acides gras saturés (acides palmitique et palmitoléique) et insaturés (acides linolénique et linoléique) et en acides aminés. Des récentes recherches ont montré l’utilité de la plante pour lutter contre les radiations, réduire l’agrégation plaquettaire, traiter les ulcères gastriques et ralentir les risques du cancer : toutefois ces travaux doivent être confirmés.

L’argousier est particulièrement bien adapté au climat septentrional du Québec.